Publié le 19 mars 2025

Une vie de résistants

Jean Jules Maurice Nicolas, né le 2 novembre 1914 à Saint-Bonnet-en-Bresse en Saône-et-Loire, fils d’un soldat décoré pendant la Première Guerre mondiale, entra dans la Résistance en 1940, prouvant de son grand engagement patriotique pour la France. Soldat Franc-tireur et partisan (FTP) à la fondation de ce mouvement en 1941, il mena d’importantes missions en tant que résistant, organisant des opérations, comme en Côte-d’Or, pour lutter contre l’occupation.

Marie Adèle Juliette Mairot dite « Jeannette », née le 28 septembre 1906 à Lods dans le Doubs, diffusa des appels à la Résistance en 1941, marquant ainsi le début de son engagement pour ce mouvement. Elle entra dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI) où elle prit son pseudonyme « Jeannette », devenu le témoignage de la vie de résistante de cette femme qui a résisté pour la France pendant de nombreuses années.

C’est par cet engagement commun pour la France que ces fervents résistants vont se rencontrer, travaillant pour les mêmes réseaux de Résistance. Cette liaison entre ces deux engagés dans la Résistance va mener à leur arrestation par la gestapo quelques années plus tard, en 1944, en région parisienne. Soumis à la torture pendant plusieurs jours, le couple n’a rien dénoncé, mais ils ont été emprisonnés séparément, avant d’être tous les deux internés de force dans des camps d’internement : Jean au camp de Royallieu à Compiègne et Jeannette au fort de Romainville aux Lilas, en Seine-Saint-Denis. En mai 1944, ils sont déportés dans des camps de concentration en Allemagne.

1944-1945 : la période de la déportation

Jean Nicolas est conduit par les nazis au camp de concentration de Buchenwald où il survécut dans des conditions inhumaines, mais qui n’ont pourtant pas découragé sa force de résistance. En effet, il instaura une Résistance armée au sein même du camp dès son arrivée, comme le rapporte un témoignage, prouvant de sa volonté de défendre délibérément ses idéologies. Libéré en avril 1945, il déplore dans un témoignage poignant les conditions infligées aux déportés, lui-même touché mentalement et physiquement. Au retour de ces longs mois de déportation, il poursuit son engagement. Il s’engage avec d’autres victimes au sein de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP), continuant de témoigner de ce qu’il a vécu pendant la guerre et de ses années de résistance face à l’occupation ennemie.

Jeannette Nicolas, sa fiancée, a été emmenée dans le camp de concentration de Ravensbrück. Elle a été obligée de travailler pour l’économie de guerre nazie dans des commandos allemands, sous surveillance, de juin 1944 au 30 avril 1945, jour de sa libération. Survivante, elle rentre dans un état de santé qui la rend grande invalide, dû aux sévices subis au cours de sa déportation.

En mémoire de ces héros de la Résistance

La Ville de Quetigny rend hommage à ces deux déportés-résistants, qui ont décidé de venir vivre à Quetigny, ville en plein développement pendant les années 1960. Jean Nicolas est « Mort pour la France » le 26 octobre 1973, il a été décoré de la Médaille de la Résistance française avec rosette et de la Croix de guerre 1939-1945. Jeannette Nicolas, nommée chevalier de la Légion d’honneur, a été décorée de la Médaille militaire, de la Médaille de la Résistance française et de la Croix de guerre 1939-1945 par le Général de Gaulle, et est décédée le 8 juillet 1978. Ils sont désormais inhumés au cimetière communal de Quetigny.

Perpétuer le devoir de mémoire

La Ville met un point d'honneur à entretenir le souvenir et la mémoire de ces héros quetignois pour les jeunes générations.
Jean Nicolas "Mort pour la France" le 26 octobre 1973, est inscrit au monument aux Morts depuis mai 2023. Un square de la ville à la nature florissante leur sera dédié le 27 avril 2025 à l'occasion de la journée du souvenir des victimes et héros de la Déportation.