Publié le 13 novembre 2023

La Der des Ders. L’armistice du 11 novembre 1918 devait sceller la fin de la première guerre mondiale et avec elle, nous l’espérions, une paix mondiale pour l’avenir. L’Histoire d’hier et d’aujourd’hui, l’appétit des Etats à assoir une domination sur d’autres, ont peu à peu déconstruit nos espérances. 

L’instant est grave. L’Humanité est menacée. Il nous faut avoir le courage de la paix. Le courage de la paix pour les peuples opprimés. Le courage de la paix pour les populations civiles qui meurent dans des attaques terroristes ou victimes de crimes de guerre dans une volonté aveugle de vengeance. 

J’ai peur. 

Peur du monde que nous allons laisser à nos enfants et nos petits-enfants. Peur de la disparition de nos valeurs humanistes, de nos idéaux de paix. Peur d’une 3ème guerre mondiale décimant des peuples, utilisant l’intelligence artificielle, la désinformation qui redessinera la carte du monde au profit du totalitarisme. 

Quels que soient les confessions personne ne mérite d’être tué, torturé ou oppressé pour cela. Un « cessez-le-feu » entre Israël et Gaza s’impose ! Le Conseil de Sécurité des Nations Unies doit reprendre la construction d’une paix durable basée, je le crois, sur le respect des peuples. Sans maintenir un joug permanent sur les populations voisines. En exigeant l’application du Droit Humanitaire et du Droit de la Guerre. En favorisant l’émergence d’Etat de Droit. En érigeant la démocratie et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. 

Je pense aujourd’hui aussi aux Ukrainiens qui luttent depuis février 2022 contre l’invasion Russe dictée par la folle nostalgie de son dirigeant de voir l’union soviétique renaître. 

Je pense aussi aux Iraniens et en particuliers aux femmes iraniennes qui se battent pour leur liberté à l’instar de la militante iranienne pour les droits des femmes Narges Mohammadi, lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2023 et actuellement incarcérée en Iran pour avoir osé s’opposer à la République Islamique. 

Commémorer le passé pour éclairer notre futur. Se rassembler pour honorer nos morts et unir nos voix pour la paix. Chérir les liens qui unissent désormais les pays Européens. Espérer que notre Histoire collective – celle d’une première guerre mondiale qui a fait plus de 10 millions de morts – puisse servir de leçon et faire renoncer aux belligérants d’aujourd’hui leurs désirs de dominations meurtrières. 

72 nations furent impliquées dans ce conflit atroce et sanglant, qui vit pour la première fois l’emploi d’armes chimiques, de chars et d’avions de combats.

Des millions d’hommes furent engagés dans les tranchées, luttant dans la boue, la neige, le froid et la faim… à Verdun, dans la Somme, la Marne, la Meuse, en Champagne ou dans les Flandre…

Des soldats de tous les continents furent engagés pour défendre la liberté, dont près de 430 000 hommes venus d’Afrique et d‘Asie qui ont été de toutes les batailles légendaires, à Ypres, à Douaumont ou au Chemin des Dames. 

La France leur doit reconnaissance et hommage.

A travers cette commémoration, nous honorons donc le courage de toutes celles et ceux qui se sont battus pour défendre notre pays et ses valeurs, quelques soient leurs origines, leurs cultures ou leur couleur de peau. Et tous ces noms inscrits sur ce monument aux morts de Quetigny témoignent de l’engagement et du lourd tribut payé par nos aïeux.

Vous, anciens combattants et résistants, par votre présence à nos côtés, vous représentez tous ces hommes tombés au champ d’honneur.

Vous incarnez l’esprit de dévouement et de sacrifice des « poilus » et de tous les hommes et femmes qui ont combattu pour la France et pour défendre nos valeurs.

Vous Mesdames et Messieurs les Gendarmes, par votre présence à nos côtés, vous représentez la force et la protection de notre République et de ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.

Ensemble, nous devons perpétuer l’œuvre de mémoire que nos aînés, rescapés de la guerre, avaient entrepris. Chacun d’entre nous a le devoir de se souvenir… et chaque génération celui d’œuvrer pour la paix.

Le 11 novembre 1923, à 18 heures, André Maginot, ministre de la Guerre et des Pensions, allumait pour la première fois la Flamme du souvenir. Depuis, elle ne s’est jamais éteinte. Ce 11 novembre 2023, nous célébrons ses 100 ans. La population a besoin de se réunir autour de symboles forts comme le Soldat inconnu. Son anonymat le rend universel : personne ne connait ni son grade, ni son origine sociale, ni sa couleur de peau, ni sa religion... Il représente tous les Français morts au combat.

Aujourd’hui nous pensons aussi aux hommes et aux femmes pris dans les griffes et l’effroi de guerres sanglantes qui n’épargnent plus les populations civiles. Nous pensons à ces otages dont la vie n’est plus qu’une monnaie d’échange aux profits de terroristes. 

La paix n’est jamais acquise. La vigilance est de mise et l’éducation reste et restera la meilleure arme contre l’obscurantisme. Protégeons notre école républicaine. Protégeons nos enseignants et enfin rendons un hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard.

Vive la République, Vive la France 

Conformément à la loi de programmation militaire du 13 juillet 2018, je vous propose à présent de rendre hommage aux soldats morts pour la France sur différents théâtres d’opération, principalement en Irak.
Je vais donc énumérer les 3 militaires morts pour la France en mission ces derniers mois, puis y associer les noms des soldats morts pour la France, la plupart sur les champs de bataille de la première guerre mondiale, qui sont gravés sur ce monument aux morts de Quetigny.
A chaque citation, je vous invite, toutes et tous, à reprendre avec moi l’expression « mort pour la France ». 

  • Sergent-chef Baptiste Gauchot, du 19e régiment du Génie de Besançon, mort pour la France en Irak à l’âge de 27 ans, le 18 août 2023 : mort pour la France
  • Adjudant-chef Nicolas LATOURTE, du 6e régiment du Génie de Angers, mort pour la France en Irak à l’âge de 29 ans, le 20 août 2023 : mort pour la France
  • Sergent-chef Nicolas MAZIER, du 10ème commando des parachutistes de l’air de la base d’Orléans Bricy, mort pour la France en Irak à l’âge de 32 ans, le 29 août 2023 : mort pour la France
  • François Cugnet, tombé le 25 août 1914 à Domptail ; Mort pour la France.
  • Charles Collot, tombé le 20 mai 1915 à Bois d’Ailly ; Mort pour la France.
  • Lucien Renard, tombé le 20 mai 1915 à Commercy ; Mort pour la France.
  • Roger Fouard, tombé le 15 juin 1915 à Sains en Gohelle ; Mort pour la France.
  • Alphonse Leborgne, tombé le 15 juin 1915 à Choisy le Bac ; Mort pour la France.
  • Henri Morizot, tombé en avril 1916 à Vaux ; Mort pour la France.
  • Hubert Colombert, tombé le 3 octobre 1916 à Deniecourt ; Mort pour la France.
  • Charles Bruley, tombé le 19 mai 1917 à Mesnil-les-Hurlus ; Mort pour la France.
  • Maurice Roy, tombé 6 avril 1918 à Rouvrel ; Mort pour la France.
  • Henri marguin, tombé le 29 mai 1918 à Arcy Sainte Restieul ; Mort pour la France.
  • Marcel Fouard, tombé le 3 juin 1918 à Chaudun ; Mort pour la France.
  • Henri Bruley, tombé le 10 octobre 1918 à Sedan ; Mort pour la France.
  • Germain Renard, tombé le 3 juillet 1940 à Mers El Kebir ; Mort pour la France.
  • Pierre Bruley tombé en Afrique du nord à 22 ans ; Mort pour la France.